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Cinco Palmas : une autre page glorieuse de notre histoire

Date: 

21/12/2011

Source: 

Granma Internacional
LE 18 décembre nous remet en mémoire l’un des moments qui illustrent la grandeur d’esprit, la décision patriotique, la détermination de lutte et la confiance dans la victoire qui ont toujours animé les hommes qui ont conduit les révolutionnaires cubains à différentes étapes de l’histoire de notre peuple en tant que nation.

Cela s’est passé il y a 55 ans. Treize jours s’étaient écoulés depuis la défaite amère des membres de l’expédition du yacht Granma à Alegria de Pio.

Les uns morts, les autres blessés, la plupart dispersés, les survivants allaient vivre la terrible expérience des opérations d’encerclement et de ratissage, anéantis par la faim et la fatigue de la traversée de Tuxpan à Las Coloradas, les marches continuelles après le débarquement, et inquiets de ne pas avoir de nouvelles du chef de la Révolution.

Fidel, Faustino Pérez et Universo Sanchez continuèrent de se diriger vers la Sierra Maestra. Raul, à la tête d’un autre groupe composé de Ciro Redondo, René Rodriguez, Efigenio Ameijeiras et Armando Rodriguez, poursuivaient leur marche, pleins d’espoirs malgré les contretemps.

La rencontre historique entre Fidel et Raul et les combattants des deux groupes se produisit dans la soirée du 18 décembre 1956, à Cinco Palmas, une région sucrière reculée, non loin du village de Media Luna. Après l’accolade des deux frères, des deux révolutionnaires, Fidel, visiblement ému, a demandé :

– Tu as combien de fusils ?

– Cinq, a répondu Raul

– Avec les deux que j’ai, ça fait sept. Maintenant, on va gagner la guerre !

Les circonstances difficiles qui ont entouré la situation des fondateurs de l’Armée rebelle n’ont pas diminué d’un iota la foi révolutionnaire de Fidel, sa conviction patriotique et sa confiance dans la victoire.

La signification de cet événement dépasse les frontières de l’anecdotique pour s’ancrer comme une leçon impérissable dans les nouvelles générations de Cubains. Jamais un vrai révolutionnaire ne perd son esprit de décision, sa fermeté et son optimisme, même dans les moments les plus durs !

Cinco Palmas est une page glorieuse de notre histoire, un exemple admirable de résistance et de foi dans la victoire, au même titre que la Protestation de Baragua face au Pacte de Zanjon, ou que le glorieux 11 octobre 1868, lorsque après avoir lancé à La Demajagua son mot d’ordre « L’indépendance ou la mort ! », Carlos Manuel de Cespedes marcha sur le village de Yara. À cet endroit l’Armée de libération essuya une rude défaite après avoir été surprise par le feu ennemi. Les Cubains se dispersèrent en désordre, et le Père de la Patrie ne se retrouva qu’avec 11 combattants seulement. Quelqu’un du groupe, probablement angoissé par ce revers, s’exclama : « Tout est perdu ! ». Cespedes lui répondit sans détour : « Douze hommes suffisent à arracher l’indépendance de Cuba ! ».

De pareils exemples sont nombreux dans notre histoire.