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Fidel et son attention spéciale à la culture

Depuis les premiers moments du triomphe de la Révolution, Fidel accorda une attention et un soutien particuliers au Ballet national de Cuba. Au premier plan (de gauche à droite) Alicia et Fernando Alonso, et le commandant en chef. Photo : Ballet National
Depuis les premiers moments du triomphe de la Révolution, Fidel accorda une attention et un soutien particuliers au Ballet national de Cuba. Au premier plan (de gauche à droite) Alicia et Fernando Alonso, et le commandant en chef. Photo : Ballet National

Date: 

11/08/2017

Source: 

Granma Internacional

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FIDEL porta une attention particulière au développement de la culture cubaine depuis les premières années convulsées de la Révolution. Son image est étroitement liée à la fondation des plus importantes et prestigieuses institutions culturelles de l’Île.
 
Un premier exemple datant de 1959 : Fidel accorda tout son soutien à Alicia et Fernando Alonso afin qu’ils puissent poursuivre leur travail au sein de la troupe de ballet qui allait devenir le Ballet national de Cuba, l’une des plus importantes compagnies de ballet classique du monde.
 
À la mort de Fidel, le 25 novembre 2016, la prima ballerina assoluta Alicia Alonso évoqua l’importante contribution du leader historique de la Révolution à l’art du ballet, « une aide qu’il apporta avec respect et affection. Je me souviendrai toujours de sa voix aimable et proche s’enquérir de mon travail, nous demandant des détails sur les activités du Ballet national de Cuba, sur ses réalisations et ses besoins ».
 
Un autre poète, Ernesto Che Guevara, le qualifiait déjà en 1956 avec plus de précision, dans son Chant à Fidel, d’ « ardent prophète de l’aurore ».
 
Prophète sur de nombreux fronts, mais nous ne parlerons ici que de culture. Si déjà en 1959 Fidel s’appliqua à défendre et soutenir un art considéré comme élitiste, sur cette Île qui compte déjà aujourd’hui des milliers de balletomanes, il n’est pas étonnant qu’il ait également porté son regard sur le cinéma.
 
En mars de cette même année, avec son ami Alfredo Guevara, ils proposent et créent l’Institut cubain de l’art et de l’industrie cinématographiques (Icaic), permettant de porter à l’écran de nouvelles thématiques, et aussi de nouvelles esthétiques. Une institution qui garantira la promotion d’un nouveau cinéma (plus tard, avec le concours de réalisateurs d’autres pays, verra le jour le Festival international du nouveau cinéma latino-américain de La Havane).
 
Fidel était conscient de la force des images. En 1986, il appuie résolument la création de l’École internationale de cinéma et de télévision de San Antonio de los Baños (EICTV), aux côtés de son ami Gabriel Garcia Marquez, prix Nobel de littérature.
 
Fidel fut un lecteur vorace, et c’est sur ses instructions qu’est créée, le 31 mars 1959, l’Imprimerie nationale de Cuba. Le premier livre ? L'Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche, de Miguel de Cervantès y Saavedra.
 
Armando Hart Davalos, qui fut ministre de l’Éducation (1959-1965) et de la Culture (1976-1997) et est actuellement directeur du Bureau du Programme martinien et président de la Société culturelle José Marti, expliqua en 1979 les raisons de la publication de Don Quichotte : « Au symbole du personnage immortel qui incarne les plus purs idéaux humains, s’unissait la volonté de reconnaître comme nôtre le patrimoine culturel de l’humanité et re rendre hommage à tout le trésor commun unificateur de notre langue que représente le plus visionnaire de ses écrivains ».
 
Fidel fut le principal artisan du plus grand événement culturel jamais organisé dans l’Île : la Campagne nationale d’alphabétisation. Le leader de la Révolution devait signaler dans son discours du 22 décembre 1961, à l’achèvement de cette épopée : « Aucun moment plus solennel et émouvant, aucun moment de fierté légitime et de gloire que celui-ci, quand ces quatre siècles et demi d'ignorance ont été effondrés ».
 
Cette année 1961 fut riche en bouleversements sur plusieurs fronts, y compris la défaite de l’invasion de Playa Giron, et Fidel, toujours attentif à la culture, se réunit à la Bibliothèque nationale durant trois jours en juin, les 16, 23 et 30, avec d’importants artistes et écrivains du moment.
 
Des débats riches et intenses débouchèrent sur le discours mémorable entré dans l’histoire comme les Paroles aux intellectuels. À peine un mois et demi plus tard, l’hôtel Habana Libre, accueillit le Congrès des écrivains et des artistes, dont le discours de clôture fut prononcé par Fidel et qui déboucha sur la création de l’Union des écrivains et des artistes de Cuba (Uneac), présidée par le poète Nicolas Guillen.
 
Lors de la cérémonie du 55ème anniversaire des Paroles aux intellectuels, Miguel Barnet, actuel président de l’Uneac, indiqua : « Fidel fut l’artisan et le guide de la politique culturelle cubaine. C’est à lui que nous devons toutes les options culturelles dont nous disposons aujourd’hui ».
 
Le domaine de la littérature est marqué par la naissance de la Foire internationale du livre de La Havane, dans plusieurs espaces, jusqu’à s’étendre à l’enceinte du château de San Carlos de La Cabaña, devenue une forteresse culturelle. À l’initiative de Fidel, la Foire s’est étendue à l’ensemble du pays.
 
Autre contribution décisive de Fidel au développement de la culture cubaine : la création d’un système d’enseignement artistique, amorcé en 1962, en pleine année de la Crise d’Octobre. C’est aussi l’époque de la fondation de l’École nationale d’art, qui trouva sa plus haute expression dans la création de l’Institut supérieur d’art.
 
S’ensuivirent d’importantes rencontres des arts plastiques, de la musique de concert et populaire, et des arts scéniques.
 
Fidel fut le leader et le stratège. En 1991, la chute de l’Union soviétique et du camp socialiste entraîna une longue et profonde crise économique dans le pays. Fidel évoquait le Héros national José Marti, selon lequel « les tranchées d'idées valent mieux que les tranchées de pierre » (de l’essai Notre Amérique de 1891) et affirmait que la culture est la première chose préserver. Il soulignait que « la culture est et doit rester l'épée et le bouclier de la nation face à l'empire ».
 
Au Grand amphithéâtre de l’Université centrale du Venezuela, le 3 février 1999, lors de l’investiture du président Hugo Chavez Frias, Fidel déclara : « Une Révolution ne peut naître que de la culture et des idées ».                                                                                                                                                                                                                                                                                     
Nombreuses sont les institutions culturelles créées depuis 1959, toutes portant l’empreinte de Fidel. Grâce à elles, des millions de Cubains ont pu et peuvent accéder à toutes les manifestations artistiques et culturelles, comme spectateurs ou comme créateurs.