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La CIA et la haine comme arme sur les réseaux sociaux

Photo : Larmes de sang, d’Oswaldo Guayasamin.
Photo : Larmes de sang, d’Oswaldo Guayasamin.

Date: 

07/05/2021

Source: 

Periódico Granma

Auteur: 

Le Groupe d'action politique (GAP), qui fait partie du Centre d'activités spéciales, une division de l'Agence centrale de renseignement des États-Unis (CIA), effectue, entre autres missions, des analyses basées sur le Big data, traite des profils de sujets d'intérêt et élabore des plans d'action qui sont envoyés au Groupe opérationnel sur Internet, chargé de les exécuter.
 
Grâce au Big data, ils obtiennent des informations qui peuvent être utilisées pour un travail subversif ; cela leur permet de mieux organiser les forces pour les mobiliser dans l’exécution d'objectifs déterminés et, surtout, à travers la micro-segmentation du public, ils gèrent, de manière particulière et spécifique, les préoccupations de chaque quartier, de chaque famille, de chaque personne.
 
Les analystes au service de l’ennemi peuvent construire des modèles capables de prédire des caractéristiques cachées, parmi lesquels les préférences politiques, l'orientation sexuelle, la confiance que vous accordez aux personnes avec lesquelles vous entretenez des relations, la solidité de ces relations, tout cela grâce aux informations que les utilisateurs eux-mêmes publient sur les réseaux.
 
En février 2018, suivant les directives de l'ancien président Donald Trump, a été créé le « Groupe opérationnel Internet pour Cuba », connu sous le nom de « Groupe opérationnel Internet pour la subversion à Cuba », subordonné au GAP, ayant les mêmes fonctions que la CIA.
 
Ce groupe est chargé d'engager les « netcenters », personnes qui organisent les campagnes contre Cuba, en recrutant des spécialistes qui, à leur tour, rassemblent autour d'eux des dizaines de cyber-sicaires. Ils ont également pour mission de coordonner les actions des plateformes et des médias contre-révolutionnaires, et de rechercher des collaborateurs sur l'Île, entre autres tâches.
 
Dans le cyberespace, il existe aussi un spécimen sordide, redouté par beaucoup, le hater. Ce terme, importé de l'anglais, désigne la personne qui se consacre au harcèlement des autres sur les réseaux sociaux.
 
Ils se servent des caractéristiques physiques de leurs victimes, leur orientation sexuelle, leur origine ethnique, leur idéologie ou leur religion pour mener à bien leur harcèlement. Ils utilisent la douleur, les peurs et les insécurités de ceux qui prennent leurs affirmations au sérieux.
 
Certains agissent pour le plaisir, par ressentiment ou par jalousie, mais d'autres sont de véritables mercenaires, des personnes engagées pour mener des campagnes de dénigrement ou les « assassinats de caractère » (diffamation). C'est pourquoi on les appelle des cybercriminels.
 
L’assassinat de caractère, qu’il soit civique ou de réputation, comme il est également nommé dans les manuels de guerre psychologique des différentes agences et services de renseignement dans le monde, fait partie des méthodes utilisées par les services spéciaux étasuniens pour détruire les adversaires de l'empire.
 
Le cybercriminel vise à faire en sorte que la personne agressée se sente sans défense, pense qu'elle ne contrôle pas la situation, s'épuise dans des défenses inutiles, renonce et cherche à s'isoler, à s'éloigner le plus possible de ses harceleurs. Le but est d'amener la victime à tenter de se justifier publiquement, et à s'autocensurer, ce qui ne met pas nécessairement fin à l'attaque, cela peut même l'intensifier.
 
Ils ont recours à l'envoi répété de messages offensants, insultants et très intimidants à une personne en particulier. Des messages qui contiennent des menaces de préjudice qui font craindre à la personne pour sa propre sécurité ; ils font circuler des rumeurs sur quelqu'un pour briser sa réputation ; ils manipulent du matériel numérique, des photos, des conversations enregistrées, des courriels, volent des mots de passe pour se faire passer pour quelqu'un d'autre ; ils font circuler de fausses nouvelles et des « ragots » cruels sur leurs victimes ; ils pratiquent le chantage économique... Rien, aussi déshumanisant que cela soit, n'arrête les mercenaires de la CIA.
 
Lorsque plusieurs harceleurs participent au cyber-harcèlement, l'action est appelée le « mobbing », et fait partie de la stratégie contre les internautes cubains, en particulier les personnalités publiques. Des centaines de trolls, tueurs à gages numériques, cyber-mercenaires, tous formés et payés par la CIA, participent aux attaques, qui sont parfaitement planifiées et disposent de scénarios élaborés par les laboratoires de guerre psychologique étasuniens qui travaillent pour le Groupe opérationnel.
 
Des dirigeants révolutionnaires, des journalistes, des artistes, des musiciens, des personnalités de différents secteurs de la vie sociale, culturelle et politique du pays ont été soumis à d'intenses attaques de ce type.
 
Personne qui, sur les réseaux sociaux, s'opposerait aux modèles défendus par leurs commanditaires, n'échappe à la fureur des haters salariés. À cette fin, le tiroir-caisse de la CIA n'a pas de limites, la moralité servile et la misérable éthique de ses mercenaires non plus.