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Les victoires

Photocomposition : Carlos M. Perdomo
Photocomposition : Carlos M. Perdomo

Date: 

18/04/2023

Source: 

Periódico Granma

Auteur: 

Il ne s’est pas passé un jour, depuis que l’histoire de la Patrie a marqué, le 10 octobre, le début de la première guerre pour l’indépendance, sans qu’un acte de bravoure ait lieu, pour obtenir d'abord, et pour défendre ensuite la liberté et la souveraineté du peuple cubain.
 
Ce n'est pas par la grâce d'un événement isolé qu'une Révolution qui a attiré l’attention du monde entier a triomphé. La séquence, inscrite dans la conscience populaire et guidée par ses enfants les plus brillants, relie les siècles, les jours, les minutes et les secondes au cours desquels une attitude résolue et ininterrompue a mis en balance ces deux « insignes de la vie », et l'étoile s’est imposée au joug.
 
Chaque mois a ses moments privilégiés lorsqu’il s’agit du destin de Cuba. Janvier lumineux et unique qui, en 1959, a effacé de la face de l'histoire un passé ignominieux que seuls ceux qui refusent de voir n'acceptent pas ; février de poussées et de virages sur le champ de bataille, comme ce courageux 24, lorsque la Guerre nécessaire ébranla l'Île. Juillet et son 26, la charge que Rubén demandait.
 
Ou mai, au moment où, alors que tous les ennemis de la Révolution parient sur les rues vides, l'artère qui mène à l'historique Place de la Revolution éclate de joie, et qu'un peuple marche de plus en plus fermement pour soutenir ses leaders.
 
Chaque mois enferme en ses journées l’épopée déployée de l'histoire, mais avril... avril a une empreinte spéciale dans le cœur de Cuba qui, sans affaiblir le chapelet d'événements glorieux qui le composent, ébranle, convoque et réaffirme.
 
Un jeune homme de 25 ans, blessé lors d’un bombardement mercenaire, gagna du temps sur la mort pour offrir à sa Patrie pleine d'espoir, dans ses dernières minutes, un nom écrit de son sang : Fidel. Il le fit sur une porte, double symbole des signes de l'avenir : le seuil qu’il faudrait franchir, le fluide de la vie.
 
Fidel, l'homme qui inspira cet acte n'a pas détourné le regard de la lâche attaque des avions étasuniens. Il allait déclarer que Cuba serait socialiste et on le verrait combattre en première ligne, aux côtés de son peuple, de visages d'adolescents et de jeunes, sur le sol de Playa Giron.
 
Avril fut témoin de la première grande défaite de l'impérialisme en Amérique et Giron dévoila, une fois de plus, les paroles de Maceo lorsqu'il évoquait la poussière du sol cubain, baigné de sang, comme unique butin de l'ennemi.
 
Le quatrième mois voit Marti fonder le Parti révolutionnaire cubain et tenir le 7e et le 8e Congrès du Parti communiste de Cuba. C'est en avril que l'actuel Secrétaire du Comité central du Parti communiste cubain, Miguel Diaz-Canel Bermudez, devint président. « Je ne viens pas promettre quoi que ce soit, comme jamais la Révolution ne l'a fait durant toutes ces années. Je viens offrir mon engagement » celui de continuer « à agir, à créer et à travailler sans répit », déclara-t-il à cette occasion.
 
Depuis lors, Cuba l'a vu tenir sa parole, et défier la haine en empoignant l'amour. C'est pour cela qu’elle a voté en mars dernier, pour poursuivre aujourd'hui son parcours désormais défini par les lumières victorieuses de ce nouvel avril.