Allocutions et interventions

Pour le Vingt-cinquième Anniversaire de L’attaque de la Caserne Moncada, à la cité Scolaire 26-Juillet, Santiago de Cuba, 26 juillet 1978.

Date: 

26/07/1978

Chers invités ;

Compañeros du parti et du gouvernement ;

Santiagais ;

Compatriotes :

 

Nous avons eu vingt-cinq fois l'occasion de commémorer ace 26 juillet 1953. Dans les prisons, en exil, dans les montagnes ou dans la patrie libérée par les armes qui, ce jour-là, ont relancé le combat, la lutte juste, inévitable et nécessaire en vue de fouler un chemin nouveau et digne.

Non que commençait ce jour-là la lutte de notre peuple pour sa libération : c'était reprendre la marche héroïque ouverte en 1868 par Céspedes et poursuivie plus tard par cet homme exceptionnel dont on commémorait justement le centenaire cette année-là, l'auteur intellectuel de la Moncada : José Marti (applaudissements).

Tout au long de l'histoire humaine, pendant des millénaires, certains furent les maîtres et d'autres les esclaves, les serfs, les ouvriers, les paysans, bref les opprimés selon la diversité des formes que l'égoïsme des uns, l'impuissance et la faiblesse des autres, les processus objectifs de l'évolution d'une société qui s'est élevée des formes les plus primitives aux modalités actuelles et qui était composée d'êtres ayant de même évolué des manifestations de vie les plus élémentaires à la merveilleuse structure physique et morale de l'homme actuel, imposèrent à l'humanité.

Les lois naturelles et sociales ont frayé un chemin impitoyable dont l'homme a parcouru une immense partie de manière inconsciente. Ce qui, comparé à d'autres époques, fait de l'humanité d'aujourd'hui une privilégiée, c'est sa fabuleuse possibilité de maîtriser la nature et de tracer pour la première fois sa propre voie de développement social. Voilà justement ce qui transforme en grand crime les formes économiques, sociales et politiques qui persistent encore dans maintes parties du monde ; ce qui peut donner son maximum de signification morale et héroïque à la volonté des peuples, aux actes et aux luttes des hommes pour transformer leur vie; ce qui offre son sens le plus plein à l'idée de révolution.

Nous aussi, nous avons connu nos maîtres. Nos ancêtres aborigènes eurent leurs exterminateurs ; nos pères africains, leurs esclavagistes ; les descendants des uns et des autres et aussi des maîtres, leurs colonisateurs ; le peuple cubain, alors constitué en nation, ses néo-colonisateurs ; nos ouvriers et paysans, leurs capitalistes et leurs latifundistes exploiteurs ; notre population noire et nos femmes, leurs discriminateurs ; nos enfants, l'analphabétisme, la faim et les maladies ; nos adultes, l'ignorance et le chômage ; nos vieillards, le désarroi et l'oubli.

Telles injustices, telles luttes. À de tels systèmes, les soulèvements et les morts des Indiens ; les combats épiques des esclaves ; les luttes héroïques des opprimés ; le 10 octobre ; le 24 février ; le 26 juillet.

Sur ce long chemin parcouru, il est revenu à notre génération le privilège de remporter la victoire et d'en cueillir les splendides fruits. Aussi pouvons-nous commémorer la date de notre rébellion dans la liberté, l'indépendance et la justice dont rêvèrent tant de générations de nos ancêtres. Mais les idées de liberté, d'indépendance et de justice n'étaient pas identiques à chaque époque. Pour l'esclave, cela signifiait simplement supprimer cette ignominieuse condition sociale et juridique; pour les bourgeois, rompre les entraves du colonialisme; pour le serf, jouir pleinement du droit à la terre et à ses fruits. Or, pour l'ouvrier, le concept de liberté, d'indépendance et de justice était très distinct: la suppression totale de toute forme d'exploitation de l'homme par l'homme, l'égalité absolue et véritable pour tous les êtres humains, la fraternité et la coopération entre tous les peuples du monde. C'est à cette époque, celle de l'internationalisme et du socialisme, celle du concept le plus plein et le plus intégral de la liberté et de la fraternité entre les hommes, qu'il est revenu à notre révolution de vivre.

Étions-nous donc des révolutionnaires plus authentiques que ceux qui nous ont précédés ? C'est l'époque, ce sont les conditions objectives de la société et du monde dans lesquels nous vivions qui ont fait de nous des marxistes-léninistes, des internationalistes, des socialistes, des communistes (applaudissements). De tout temps, dans chaque pays et à chaque époque, les révolutionnaires ont lutté et ont consacré le meilleur de leurs énergies au noble but du progrès humain, sans que ceux d'aujourd'hui puissent pour autant se considérer meilleurs que ceux d'hier. Ce qui peut, qualitativement, différencier le révolutionnaire d’aujourd'hui, c'est sa connaissance supérieure des lois présidant au développement de la société humaine, ce qui met entre ses mains un extraordinaire instrument de lutte et de changements sociaux.

Aux théoriciens du socialisme scientifique, Marx, Engels et Lénine, les révolutionnaires modernes doivent l'immense trésor de leurs idées. Nous pouvons assurer, avec la conviction la plus absolue, que sans eux notre peuple n'aurait pu faire un saut aussi colossal dans l'histoire de son développement social et politique. Mais, même avec eux, nous aurions été incapables de le faire sans la graine féconde et l'héroïsme illimité qu'ont semés dans notre peuple et dans nos esprits Marti, Maceo, Gomez, Agramonte, Céspedes et tant d'autres géants de notre histoire nationale (applaudissements).

Voilà comme s'est faite la véritable révolution à Cuba, à partir de ses caractéristiques particulières, de ses propres traditions de lutte et de l'application conséquente de principes qui sont universels. Ces principes existent, et nul ne peut les ignorer.

Certains présomptueux de par le monde ont voulu nationaliser le marxisme, le rendre chauvin; d'aucuns ont meure prétendu se considérer supérieurs à Marx, à Engels et à Lénine, sans faire cas de la rigueur de leurs recherches, de la modestie incomparable qui a caractérisé les créateurs de notre doctrine révolutionnaire et du fait que ce ne sont pas les hommes qui peuvent se dresser à eux meures un monument pour la postérité, mais que ce sont les peuples et les faits objectifs qui assignent à chacun sa place dans l'histoire (applaudissements). Ce n'est pas sans raison que, faisant fi des vanités humaines, le plus sage de nos patriotes nous a appris que toute la gloire du monde tient dans un grain de mais (applaudissements).

Il n'est pas nécessaire, en ce jour, de relater des faits trop bien connus ni de faire briller les mérites d'une action dont beaucoup de nous autres, ici présents et en vie, avons été les témoins et les participants.

Disons tout d'abord à notre peuple et à la jeunesse du monde, qui nous, accompagne par une heureuse coïncidence en cet anniversaire, que la victoire d'une idée, dans n'importe quel pays, est toujours le fruit de l'effort de nombreuses générations et du concours de l'humanité entière. Ici, dans cette enceinte, dans les murs de cette forteresse, à l'issue de l'action armée, des dizaines de jeunes semblables à ceux qui se réunissent cette année dans notre patrie ont été atrocement torturés puis assassinés par ceux qui défendaient les intérêts des classes exploiteuses et des monopoles impériaux, pour tenter, bien en vain, de freiner le cours de l'histoire. Avec la rage et la haine de ceux qui ne tolèrent ni ne pardonnent l'irrespect des peuples, comme à l'époque de Spartacus, de la Commune de Paris, du Viet Nam ou du Chili, les oppresseurs ont commis tous les forfaits possibles contre les valeureux combattants révolutionnaires. Les réactionnaires croient toujours que leur pouvoir est invincible et éternel. Qu'ils étaient loin de s'imaginer qu'un jour, dans le premier pays socialiste du continent, à Santiago de Cuba même et dans les murs de ce bastion militaire, les représentants de ce que la jeunesse mondiale compte de meilleur et de plus progressiste et le peuple dont les enfants ont livré ce combat inégal se réuniraient pour un vingt-cinquième anniversaire victorieux et pour le XIe Festival mondial (applaudissements). Ce qui prouve bien qu'aucune aspiration juste des peuples n'est irréalisable, qu'aucun revers n'est insurmontable, qu'aucun sacrifice n'est stérile, qu'aucun régime réactionnaire n'est éternel.

Pourquoi expliquer aux jeunes du monde ce qu'est l'oppression, le sous-développement, le capitalisme, le colonialisme, le néo-colonialisme, le racisme, le fascisme et l'impérialisme, alors que beaucoup d'entre eux l'ont souffert et le souffrent dans leur propre chair ? Notre expérience n'a pas été différente, nos combats pour la liberté et le progrès n'ont pas été distincts de ce qui se livrent aujourd'hui dans maintes parties du monde. Notre lutte a été l'éternelle lutte de tous les peuples opprimés; nos ennemis ont été et sont les mêmes ennemis ; nos victoires sont les victoires communes, d'aujourd'hui et de demain, de toute l'humanité progressiste (applaudissements).

Le fait que Cuba, vingt-cinq ans après l'action que nous fêtons aujourd’hui, à l'issue d'une lutte soutenue, héroïque et victorieuse, soit en train de construire victorieusement le socialisme à proximité de l'empire le plus féroce et le plus puissant de la terre représente, sans euphémisme ni exagération, un succès du mouvement révolutionnaire mondial et une leçon stimulante pour tous les peuples, même si les impérialistes et les traîtres impudiques à la cause de l'internationalisme, devenus aujourd'hui les laquais et les alliés des oppresseurs du monde, ont beau l'ignorer (applaudissements).

L'empire yankee a reporté toute sa haine contre notre peuple. Il a imposé un blocus implacable qui dure déjà depuis presque vingt ans, il maintient une base militaire étrangère dans notre pays, au mépris insolent de la volonté et de la souveraineté nationales. Conspirations, conjurations, sabotages et agressions de toutes sortes se sont succédé de longues années durant. De sinistres plans pour éliminer physiquement les dirigeants de la révolution, que leurs propres auteurs ont publiquement avoués, ont été concoctés et mis en œuvre par les plus hautes autorités des États-Unis. Il n'existe pas de moyens, de procédés, de ressources, aussi illicites et répugnants soient-ils, qu'on n'ait utilisés contre notre pays. Maladies et fléaux capables d'anéantir les plantes et les animaux utiles ont été introduits dans notre pays par les impérialistes.

L'avant-garde révolutionnaire a également livré une lutte idéologique épique contre ceux qui, jadis, étaient habitués à gouverner, à commander, à décider et à imposer leurs formes de pensée aux peuples d'Amérique latine.

Pourquoi les impérialistes faisaient-ils tout ça ? Que défendaient-ils ? Que souhaitaient-ils perpétuer sur notre terre ? La mainmise étrangère sur nos ressources naturelles, sur nos richesses, sur les fruits de la sueur de notre peuple; des gouvernements putrides et sanguinaires au service de leurs intérêts ; des paysans sans terre, des ouvriers exploités, un peuple analphabète, affamé, privé d'espérance ; des enfants sans instituteurs ni médecins ; des adultes sans santé ni assistance ; des parents sans emploi ; des centaines de milliers de mères sans autre alternative, bien souvent, que la prostitution ; la discrimination pour des raisons de race ou de sexe ; des vieillards abandonnés ; les casinos, le vice, la corruption et la sanglante répression politique.

Comparez aujourd'hui notre patrie au reste de l'Amérique latine. Il n'y existe pas de domination impérialiste ou capitaliste. Nous sommes le seul peuple de l'hémisphère à ignorer le chômage, l'analphabétisme, la mendicité, la prostitution, les jeux de hasard, la discrimination raciale. Nous possédons les taux les plus élevés de tout le continent dans les domaines de la santé et de l'éducation, de la culture et des sports (applaudissements). Nous sommes les maîtres souverains de nos richesses économiques et de nos ressources naturelles. Nous planifions notre développement, et c'est uniquement dans nos mains que repose le progrès économique, social et culturel de notre peuple. Nos difficultés sont exactement les mêmes difficultés objectives de n'importe quel pays sous-développé du monde, mais nous avons la prérogative de décider de notre avenir, jans l'austérité et dans la modestie peut-être, mais en tout cas dans la liberté et la dignité (applaudissements).

Comment les révolutionnaires cubains ont-ils remporté cette victoire ? Grâce à la fermeté, à la loyauté aux principes, à la liaison étroite avec les masses, à la confiance absolue en la justice de notre cause et à l'esprit de sacrifice, d'héroïsme et aux vertus de notre peuple ; grâce à la solidarité internationale, à la coopération du mouvement progressiste, de la communauté socialiste et, notamment, de la glorieuse Union des républiques socialistes soviétiques (applaudissements).

Nous avons dit :

Non au découragement face aux adversités !

Non aux difficultés !

Non au pessimisme !

Non à la crainte !

Non aux hésitations !

Non à l'opportunisme !

Non aux concessions idéologiques !

Non au nationalisme étroit et au chauvinisme !

Non aux abus de pouvoir !

Non aux violations des principes !

Non à la corruption !

Non à la vanité !

Non à la déification des dirigeants !

Non au grotesque culte de la personnalité !

Non à l'infaillibilité des révolutionnaires !

Et nous avons su dire :


 

Oui à la solidarité entre les hommes !

Oui au marxisme-léninisme! (Applaudissements.)

Oui à l'anti-impérialisme conséquent ! (Applaudissements.)

Oui à l'internationalisme prolétarien ! (Applaudissements.)

Oui à la nécessité d'un parti d'avant-garde ! (Applaudissements.)

Oui à la direction collective et aux préceptes démocratiques révolutionnaires ! (Applaudissements.)

Oui à l'autocritique, à la reconnaissance et à la rectification des erreurs ! (Applaudissements.)

Oui à la modestie !

Oui au dévouement total et absolu au peuple !

Oui à l'admiration et au respect envers ceux qui, grâce à leur lutte d'hier, ont rendu possible la patrie d'aujourd'hui !

Oui à la gratitude éternelle envers ceux qui se sont solidarisés avec nous et qui, grâce à leur soutien désintéressé et noble, nous ont aidés à repousser les agressions de l'impérialisme ! (Applaudissements.)

 

La Cuba que vous voyez aujourd'hui n'est même pas le pâle reflet de ce qu'elle fut voilà vingt ans. Casinos, mendiants, hommes au chômage et bordels, voilà les premières impressions que recevait le visiteur. Tout cela n'existe plus. Mais n'allez pas croire que tous les visiteurs se réjouissaient forcément du changement d'après la révolution. A l'époque de l'Unité populaire, nous avons reçu la visite d'un navire amiral de la marine chilienne. Bien des midships, formés dans une mentalité bourgeoise et capitaliste, étaient dégoûtés parce qu'ils ne trouvaient pas à La Havane de maisons de tolérance, comme dans toutes les capitales d'Amérique latine, des États-Unis et d'Europe occidentale.

Avant la révolution, il existait à Cuba le bordel et, à coté du bordel, la potence. Comme aujourd'hui au Chili (applaudissements).

Si cette vie néo-colonialiste et capitaliste sous-développée imposée à la nation s'est maintenue par la force pure, le mérite en revient à la mainmise impérialiste sur notre terre. Les impérialistes ne formaient ni médecins ni professeurs, mais formaient par contre les sbires dans l'art de torturer, de faire disparaître et d'assassiner les contestataires et les révolutionnaires, comme cela se passe actuellement au Nicaragua, au Chili, en Uruguay, au Paraguay et dans tant d'autres malheureux pays d'Amérique et du monde, grâce aux techniques bien plus raffinées du Pentagone et de la CIA . Ils enseignaient à persécuter un communiste, à diviser un syndicat et à imposer un dirigeant à la botte ; ils fixaient comment on devait écrire dans un journal et quoi ; quels films nous devions voir, quels programmes de radio écouter, quels livres lire. Ils décidaient où et comment investir les bénéfices : ce n'est pas pour rien qu'ils étaient les maîtres absolus de nos finances, de nos meilleures terres et des richesses naturelles du pays. Ils traçaient notre politique et nos destinées.

Ils imposaient à notre pays sous-développé – et c'est pire, parce que les effets durent dans le temps et qu'il est plus difficile de les extirper – les habitudes de consommation et les coutumes du monde capitaliste développé, un développement obtenu grâce à l'exploitation la plus impitoyable de leur peuple et du reste du monde colonisé ou néo-colonisé et grâce à l'échange inégal le plus brutal avec les pays économiquement en retard.

La société bourgeoise crée, dans les villes et les campagnes, ses goûts bourgeois et son paysage bourgeois, qui ne peuvent être ceux des sociétés de travailleurs ; à côté des palais des millionnaires, les bidonvilles ; à côté des modernes autoroutes où courent à toute allure de fastueuses automobiles, les chemins boueux que parcourent à pied de modestes paysans. Les pays bourgeois offrent des statistiques sur leur consommation per capita, mais ils ne disent un traître mot de la différence colossale entre ce que consomme un millionnaire et ce que consomme un ouvrier, un chômeur, un mendiant.

Dans nos villes, vous ne verrez pas à tous les coins de rue des publicités lumineuses tapageuses, parce que nous ne prétendons pas inculquer à nos concitoyens, moyennant des réflexes conditionnés, le soda qu'ils doivent boire ou la cigarette qu'ils doivent fumer, comme le font les sociétés qui poussent le ridicule jusqu'à se targuer de libres. Vous verrez en revanche, dans de nombreux coins de nos campagnes, s'allumer l'électricité dans nos milliers de salles de classe rurales, dans nos polycliniques et au foyer de nos paysans. Vous ne verrez pas dans nos journaux d'annonces publicitaires ou de chroniques mondaines sur les mariages, les soirées et les activités récréatives dé richards qui n'ont jamais intéressé le travailleur, seul véritable créateur des richesses sociales ; ni, à la radio et à la télévision, les programmes s'interrompre constamment pour céder la place à de la publicité, parce que nos médias sont au service de l'information, de l'éducation et de la culture, non de la vanité sociale ou de vulgaires intérêts mercantiles. Nos plus beaux édifices manqueront peut-être parfois de peinture, mais l'instituteur ou le livre ne feront jamais défaut dans une école, ni les médecins et les médicaments dans nos hôpitaux pour tous les enfants et les citoyens du pays (applaudissements).

Vous ne verrez pas non plus nos rues embouteillées d'automobiles modernes et bruyantes qui consomment des quantités d'énergie fabuleuses, parce que nous encourageons et développons les transports collectifs, et que nous considérons le véhicule individuel comme un simple instrument de travail en fonction du service social que prêtent les techniciens, les médecins, les professeurs et les autres travailleurs de notre société.

Nous nous sommes souvent demandé ce que deviendrait le monde et ses ressources naturelles et énergiques si, en Asie – avec la Chine et l'Inde –, en Afrique et en Amérique latine, chaque famille possédait une voiture, selon l'idéal utopique et absurde inventé par les sociétés capitalistes développées. Quelqu'un a dit dans l'antiquité : « L'homme ne vit pas seulement de pain. » Nous pourrions aujourd'hui affirmer : « L'homme n'a pas à vivre seulement d'automobiles et pour les automobiles ! » (Applaudissements.)

Ce que l'exploitation du monde et le capitalisme ont irrationnellement engendré ne pourra jamais devenir un modèle pour une humanité qui comptera dans vingt-cinq ans sept milliards d'habitants. Nous estimons que l'énergie et les autres ressources essentielles doivent être consacrées en premier lieu à l'alimentation, au logement, à la santé, à l'éducation, à la culture et aux autres besoins fondamentaux, au bien-être de l'homme, à partir d'une conception différente de la vie, de la société et des fruits de travail humain. Voilà à quoi nous consacrons nos modestes ressources, au milieu du blocus économique brutal et impitoyable qu'un pays aussi puissant et aussi riche que les États-Unis a imposé à notre patrie héroïque.

Or, nul ne pourra nier les progrès de Cuba, ce qui prouve tout ce que l'on peut faire, meure pauvre, quand existe la justice du socialisme (applaudissements).

Dans notre patrie, vous pourrez voir chaque citoyen un livre sous le bras, parce que nous voulons tous étudier, nous voulons tous apprendre et nous voulons tous interpréter correctement le monde où nous vivons. Nous ne disons à personne : « Crois ! » Nous disons à tous : « Pense, étudie, décide ! » (Applaudissements.)

Les impérialistes tentent, sans peur du ridicule, de présenter notre pays comme un régime de force. Oui, la force existe, mais elle n'est pas dans les armes, mi dans les lois, ni dans les institutions étatiques: elle est dans le peuple (applaudissements), dans les masses, dans les convictions révolutionnaires et dans la culture politique de chaque citoyen. La force n'est pas dans le mensonge ou dans la démagogie, mais dans la sincérité, la vérité et la conscience. Les armes, d'ailleurs, c'est le peuple qui les possède et, avec elles, il défend la révolution sans tortures, sans crimes ni escadrons de la mort, sans disparus, sans illégalité ni arbitraire, comme c'est le pain quotidien dans les pays gémissant sous le joug impérialiste pour perpétuer des régimes réactionnaires d'injustice et d'oppression. Même nos plus farouches ennemis commencent aujourd'hui à le reconnaître. Cela vient des graines de principes et d'éthique révolutionnaire que nous avons semées dès la Moncada et qui ont fructifié pendant la guerre de libération et tout au long de la révolution. Au dessus des montagnes de calomnies impérialistes, se dresse, ferme et invincible, la réalité historique.

Notre pays se dispose à poursuivre sa juste marche en avant. Nous sommes en train d'élaborer notre second plan quinquennal. Nous faisons de sérieuses études sur nos perspectives de développement économique, social et culturel jusqu'en l'an 2000. Nous aurons, à une date relativement proche, un plan perspectif pour vingt ans. Chaque province, chaque ville, chaque municipalité saura, aussi exactement que passible, quel est son avenir et quelles taches lui échoiront dans le développement du pays. Pour se faire une idée de l'avenir, il suffit de dire que dix-huit mille citoyens ont reçu cette année leur titre d'instituteurs et de professeurs (applaudissements). À l'adresse de ceux qui pensent que nous devenons un pays de soldats, il est bon de signaler que les chiffres d'instituteurs et de professeurs diplômés cette année sont vingt fois supérieurs à ceux des officiers de nos forces armées reçus (applaudissements), bien que, pour tout Cubain, être soldat et officier soit un très grand honneur, parce que les armes dans notre patrie, voire hors de notre patrie, sont au service des plus nobles causes de la révolution et de l'internationalisme (applaudissements). Nous sommes, tous, en fin de compte, des soldats de la révolution. Mais savoir éduquer est encore plus difficile que savoir mourir. C'est pour ce droit que nos hommes ont lutté et sont morts plus d'une fois, car les hommes doivent savoir mourir pour que l'humanité puisse vivre (applaudissements).

Nous progressons résolument vers un pays possédant une haute culture. Notre chemin dans ce domaine ne connaît pas de bornes. Nous vivrons de ce que notre technique, nos ressources naturelles et notre sueur seront capables de créer. Mais nous ne serons pas égoïstes comme l'huître qui se referme dans sa propre valve et nous offrirons au monde tout ce qui est la portée de notre générosité révolutionnaire et internationaliste (applaudissements).

Qu'est-ce que notre vie sans vous ? Qu'est-ce que Cuba sans le reste du monde ? Si nos rêves d'hier sont des réalités d'aujourd'hui, nos rêves d'aujourd'hui seront les réalités de demain. Et il en sera de même pour tous les peuples du monde si nous sommes capables de rêver ensemble à un avenir meilleur (applaudissements).

Comme on ne saurait ignorer les réalités, il faut dire que l'humanité d'aujourd'hui est confrontée à des problèmes dramatiques. Se pose en premier lieu la question vitale d'en finir avec les risques d'une guerre nucléaire. Jadis, les hommes réglaient leurs conflits politiques au moyen de haches de pierre, de lances, de flèches, d'épées, de canons, voire d'avions, de cuirassés et de chars. En revanche, aucune autre époque de l'humanité n'a connu des armes aussi massivement destructrices et meurtrières que la nôtre. Ce qui pouvait être, hier, le jeu d'ambitions irresponsables que les classes privilégiées pouvaient se permettre pour défendre leurs intérêts, se partager le monde ou freiner l'essor des idées progressistes, comme cela s'est passé durant la dernière conflagration mondiale, devient aujourd'hui, avec les moyens de destruction massive modernes et sophistiqués, un suicide universel et un crime contre l'humanité. Reste à voir si les hommes seront capables de survivre aux armes diaboliques qu'ils ont été, par contre, capables d'inventer.

Si nous analysons, fût-ce sommairement, ces réalités, nous nous rendons compte que le progrès politique et social de l'humanité dans son ensemble est inférieure à sa capacité de destruction et d'extermination. Ce ne sont pas les forces progressistes et révolutionnaires qui ont créé cette situation dramatique et périlleuse. Le slogan de la paix et de la coexistence entre toutes les nations du monde a été langé par Vladimir Ilitch Lénine, à l'aube même du premier État socialiste (applaudissements). Le socialisme, dont le but fondamental dans le domaine économique est de développer les forces productives et de répartir équitablement les fruits du travail, n'a nul besoin de la guerre, du partage du monde et de la production d'armes. Le développement planifié de l'économie et les besoins essentiels de l'homme n'exigent en aucun cas l'investissement de ressources humaines et matérielles infinies dans la stérile course aux armements. Ce n'est pas le premier État socialiste qui a proclamé la guerre contre les nations à régimes sociaux différents, mais bien les puissances impérialistes qui ont décidé, en intervenant militairement et en organisant le blocus, de liquider le premier État d'ouvriers et de paysans et d'écraser le mouvement révolutionnaire partout dans le monde. Cette politique a engendré le fascisme et la deuxième guerre mondiale. La croisade antisoviétique de l'Allemagne hitlérienne, qui s'est armée avec la collaboration des autres puissances impérialistes, a coûté au premier État socialiste vingt millions de morts. C'est aussi un prix très élevé que les peuples des pays impérialistes ont du payer en raison de l'aventure anticommuniste et fascisante insensée de leurs dirigeants.

Qui pourrait nier ces vérités historiques ? Qui pourrait occulter le fait que les pays capitalistes ont été les premiers responsables de l'éclatement de cette guerre ? Qui pourrait oublier que c'est précisément le socialisme qui a interdit la domination universelle du fascisme ? Quel pays, sinon les États-Unis, remplaçant virtuellement l'Allemagne hitlérienne, est devenu le croisé de l'anticommunisme et de la contre-révolution dans le monde ? Quel autre pays peut véritablement menacer la paix mondiale ? Qui pratique une politique de force ? Qui a rempli le monde de bases militaires ? Qui encourage la course aux armements ? Qui a besoin de l'industrie militaire pour résorber ses problèmes économiques internes et satisfaire les intérêts de puissants monopoles ?

Ceux qui reprochent aux pays socialistes leurs programmes de défense oublient la leçon du fascisme, oublient la réalité historique suivante : c'est l'impérialisme qui a obligé nos pays, à cause de ses agressions, de son blocus et de ses menaces, à investir de précieuses ressources dans des dépenses militaires n'ayant absolument rien à voir avec les besoins et les buts du régime socialiste (applaudissements). En tant que marxistes-léninistes, nous savons par principe que les changements sociaux ne peuvent être imposés de l'extérieur, comme il est impossible d'ailleurs de les empêcher quand les peuples décident de les faire par tous les moyens. Les peuples socialistes ne prétendent pas exporter la révolution. Le socialisme, personne ne l'a exporté en Union soviétique, comme personne ne l'a exporté à Cuba. Depuis que le socialisme a fait son apparition, seuls les pays impérialistes ont cherché à exporter leur système : le capitalisme, la réaction, la contre-révolution, le fascisme.

Quel intérêt pourrait bien avoir l'humanité à la course aux armements ? Pourquoi dépenser en armes ce dont les peuples ont besoin en aliments, en logements, en santé, en éducation, en loisirs ? Des centaines de milliards sont engloutis tous les ans dans des dépenses militaires. Des montagnes d'armes d'extermination s'accumulent tous les ans sous les yeux ahuris d'un monde confronté à des montagnes de problèmes : sous-développement, faim, croissance excessive de la population, chômage, maladies, analphabétisme, pénurie croissante de denrées alimentaires et de ressources naturelles, pollution de l'environnement.

Il n'y a évidemment qu'une solution définitive à cette tragédie : que l'humanité dépasse le stade capitaliste et impérialiste ; que se développent à l'échelle universelle la justice sociale et la coopération. Mais c'est une tâche qui incombe, dans chaque pays, à chaque peuple.

L'humanité doit être préservée pour un avenir meilleur. Il est inadmissible et absolument irresponsable d'adopter une position pessimiste quant à la nécessité et à la possibilité de la paix, comme le font certains qui prophétisent l’inévitabilité de la guerre et vont même jusqu'à l'attiser en pensant sans doute être les seuls survivants.

Les peuples ont le devoir de lutter à la fois pour la paix et pour les changements sociaux. Nous laisserons-nous donc intimider par les menaces ? Non, parce que nous sommes optimistes et parce que nous savons, comme nous l'a appris Karl Marx, que les opprimés n'op rien d'autre à perdre que leurs chaînes (applaudissements).

Le gouvernement des États-Unis arbore à présent le slogan des droits de l'homme. Nous, marxistes-léninistes, qui avons fait de l'homme, de son bien-être matériel et spirituel, de ses droits économiques, sociaux et politiques, la raison d'être de nos vies, qui luttons pour liquider toutes les formes d'exploitation de l'homme par l'homme, nous serons toujours, bien entendu, en faveur des droits de l'homme réels et véritables. Nous nous réjouirions même si le prêchi-prêcha de Carter parvenait à influer un tant soit peu sur certains de ses alliés intimes, comme le Nicaragua, El Salvador, le Guatemala, Haïti, le Chili, le Paraguay, l'Uruguay, l'Argentine, le Brésil, le Zaïre, l'Afrique du Sud, l'Arabie saoudite, l'Iran, la Corée du Sud et d'autres régimes de la même farine, pour qu'ils arrêtent leurs pratiques génocides et renoncent à leurs habitudes de torturer, de séquestrer et d'assassiner ceux qui luttent pour la démocratie et le progrès (applaudissements). Les régimes capitalistes, néocolonialistes, pro-impérialistes, et même celui des États-Unis, seraient ainsi un peu moins inhumains. Mais reste encore à prouver qu'un régime bourgeois, impérialiste et belliciste puisse promettre de véritables droits de l'homme à. quiconque dans le monde, dans et hors de ses frontières, étant donné qu'un tel système n'existe que pour servir, en utilisant toutes ses ressources et tous ses moyens à l'intérieur et à l'extérieur, les droits et les intérêts du grand capital.

Au nom de quelle morale les dirigeants d'une nation où coexistent le millionnaire et le mendiant, où l'Indien est exterminé, où le Noir est discriminé, où la femme doit se prostituer, où de grandes masses de Chicanos, de Portoricains et de Latino-Américains sont méprisés, exploités et humiliés, osent-ils parler de droits de l'homme ?

Comment osent-ils le faire, ces chefs d'un Empire où s'imposent la mafia, le jeu et la prostitution des enfants, où la CIA peaufine des plans de subversion et d'espionnage sur toute la planète, et où le Pentagone invente des bombes à neutrons capables de préserver les biens matériels et de liquider les êtres humains ; d'un empire qui soutient la réaction et la contre-révolution dans le monde entier, qui protège et stimule l'exploitation par les monopoles des richesses et des ressources humaines sur tous les continents, l'échange inégal, une politique protectionniste, un gaspillage incroyable de ressources naturelles et un système qui conduit le monde à la famine ?

Comment osent-ils le faire, ces représentants d'une société capitaliste et impérialiste dont l'essence est l'exploitation de l'homme par l'homme, entraînant l'égoïsme, l'individualisme et l'absence absolue de solidarité humaine ?

Comment osent-ils brandir ce slogan, eux qui entraînent et fournissent en armements les gouvernements les plus réactionnaires, les plus putrides et les plus sanglants du monde, comme ceux de Somoza, de Pinochet, de Stroessner, des gorilles de l'Uruguay, de Mobutu et du shah d'Iran, pour ne citer que quelques exemptes ?

Comment osent-ils parler de ces droits, eux qui entretiennent d'étroites relations avec les racistes sud-africains, ces oppresseurs, ces discriminateurs et ces exploiteurs de vingt millions d'Africains ; eux qui livrent d'énormes quantités d'armes sophistiquées aux agresseurs sionistes ayant expulsé le peuple palestinien de sa terre et refusant de rendre aux pays arabes les territoires enlevés de force ?

Comment osent-ils parler des droits de l'homme, les dirigeants d'un État dont les agences de renseignements ont organisé des attentats contre les dirigeants d'autres pays et dont les armées ont largué sur le Viet Nam une quantité d'explosifs équivalente à plusieurs centaines de bombes atomiques comme celles d'Hiroshima et de Nagasaki, qui ont assassiné des millions de Vietnamiens sans jamais avoir daigné s'excuser auprès des uns et indemniser les autres ; d'un État qui est traditionnellement intervenu dans les pays d'Amérique latine et qui soumet les peuples de ce sous-continent à son joug exploiteur et par la faute de qui des centaines de milliers d'enfants meurent tous les ans de maladie et de faim ?

Comment ose-t-il enfin parler des droits de l'homme, le gouvernement impérialiste qui maintient de force une base militaire sur notre territoire et soumet notre peuple à un criminel blocus économique ?

Il serait bon que, joignant l'exemple à la parole, le président Carter décrète la liberté de Lolita Lebrón (applaudissements) et des autres patriotes portoricains injustement incarcérés depuis plus de vingt-cinq ans, des Dix de Wilmington, arbitrairement détenus ; qu'il décrète l'amnistie pour les milliers de Noirs étasuniens qui ont été contraints de sombrer dans la délinquance à cause de la discrimination, du chômage et de la faim (applaudissements).

Chaque dirigeant étasunien sort une phrase rhétorique envers l'Amérique latine ou le monde : l'un a parlé du « bon voisinage », l'autre de l' « Alliance pour le progrès », voilà qu'on nous vient à présent avec le slogan des « droits de l'homme ». Rien n'a pourtant changé dans la politique envers le continent et le monde ; tout est resté pareil : c'est toujours la diplomatie de la canonnière et du dollar, la loi du plus fort, qui a prévalu. Les phrases sont aussi éphémères que les administrations. La seule constante dans la politique yankee, c'est le mensonge ! (Applaudissements).

Nous disions que l'impérialisme soutenait le fascisme en Amérique latine, l'apartheid en Afrique, le néo-colonialisme sur tous les continents. Mais la politique impérialiste est aussi bien plus subtile : elle stimule la division entre les pays socialistes, encourage des courants nationalistes, attise le chauvinisme, se cherche des alliés dans le mouvement progressiste. L'impérialisme, qui s'opposait jadis tenacement au nationalisme comme manifestation de l'esprit d'indépendance des peuples contre le système colonial, qui le combattait et le combat toujours comme expression de la lutte anti-impérialiste et de la défense des intérêts légitimes de chaque pays, caresse à présent l'espoir que l'exacerbation de ce sentiment jusqu'au chauvinisme se heurtera aux principes du socialisme et de l'internationalisme. Il estime que ce courant, aussi bien en Asie qu'en Afrique et en Amérique latine, sera toujours plus puissant que l'esprit révolutionnaire et internationaliste.

Le reste, il le confie à ses technologies de pays industrialisé, au monopole des institutions internationales de crédit et aux énormes ressources monétaires que thésaurise encore l'Occident capitaliste. À l'or accumulé pendant des siècles d'exploitation de ses travailleurs et des peuples colonisés, néo-colonisés et sous-développés, vient s'ajouter à présent la capitalisation, qui se chiffre à des milliards, d'États comme l'Arabie saoudite et l'Iran qui extraient en partie leurs fabuleux bénéfices de pays économiquement en retard. C'est avec ces ressources qu'il prétend liquider le mouvement progressiste des nations dites du tiers monde.

Il est vrai que les effets de la crise économique mondiale retombent lourdement sur des pays dotés de gouvernements progressistes, mais ne possédant que de maigres ressources, criblés, de dettes et implacablement soumis aux bourrasques des problèmes financiers. Des forces droitières obtiennent des victoires électorales dans certains pays à la suite de difficultés économiques, tandis que la réaction recourt de son côté au fascisme pour résorber ces meures difficultés par la plus brutale des répressions. Le Fonds monétaire international et d'autres organismes de crédit, instruments traditionnels de la politique étasuniene, imposent des conditions onéreuses, sapent l'assise populaire des gouvernements qui ne sont pas de leur goût et minent leur stabilité, politique. Ces circonstances sont propices aux pressions et aux hésitations et, par voie de conséquence, à la victoire temporaire de la réaction dans quelques nations du monde.

Il serait malhonnête de nier que le mouvement progressiste et révolutionnaire traverse de sérieuses difficultés. La répugnante trahison à la cause de l'internationalisme perpétrée par les dirigeants chinois, leur conduite politique démentielle et leur alliance éhontée avec les puissances impérialistes, ont porté un rude coup aux forces progressistes mondiales.

Le Viet Nam, l'Angola et Cuba, de petits pays qui se sont gagnés à juste titre un solide prestige dans le monde en raison des pages héroïques qu'ils ont écrites et qu'ils continuent à écrire dans leur lutte résolue, décidée et inébranlable contre l'impérialisme (applaudissements), sont aujourd'hui l'objet des attaques brutales, de l'hostilité et des calomnies des dirigeants félons de Chine. En ce qui concerne notre patrie, agressée et harcelée pendant presque vingt ans par les États-Unis sans avoir jamais plié le genou, nous assistons à quelque chose de véritablement incroyable et infâme : l'actuelle direction chinoise justifiant le blocus économique contre Cuba et la présence d'une base navale yankee sur notre territoire.

Entre les agences de presse impérialistes et celles de Chine, il n'existe absolument plus aucune différence dans le langage grossier et intrigant, dans les arguments perfides et sordides pour attaquer Cuba. La collaboration soviétique, qui s'est avérée si décisive pour la consolidation et la survie de la Révolution cubaine dans les années les plus critiques, quand les impérialistes nous avaient fermé les marchés sucriers et coupé les livraisons de denrées alimentaires, de médicaments, de combustible, de pièces détachées et de matières premières essentielles, est vilement calomniée. Outre cet appui économique décisif, nous n'oublierons jamais que les armes avec lesquelles nous nous sommes défendus, à Playa Giron, des agresseurs impérialistes nous ont été livrées par les Soviétiques (applaudissements). Et si les États-Unis n’ont pu commettre de génocide contre Cuba en lançant une agression directe, c'est dû en grande partie à la solidarité et au soutien de l'URSS. Nul n'a le droit de falsifier aussi grossièrement l'histoire. La parole humaine a été inventée pour de plus nobles fins.

A la politique internationaliste de Cuba, à la générosité sans limites de notre peuple, dont les enfants ont lutté en Angola contre les racistes sud-africains pour éviter que ceux-ci puissent saboter une indépendance que le peuple angolais avait mis quinze ans de lutte héroïque à obtenir, à notre solidarité avec la lutte de la révolution éthiopienne contre l'agression extérieure favorisée par les États-Unis, les puissances de l'OTAN et la réaction arabe, les dirigeants chinois appliquent les mêmes termes grossiers, insultants, voire pires, que ceux des porte-parole de l'impérialisme, qui sont eux plus subtils, moins effrontément mensongers.

L'internationalisme est l'essence la plus belle du marxisme-léninisme et de ses idéaux de solidarité et de fraternité entre les peuples. Sans l'internationalisme, la Révolution cubaine n'existerait même pas. Être internationaliste, c'est payer de retour l'humanité ! (Applaudissements.)

Bien que ce ne soit pas de notre goût de signaler nous-mêmes la façon impeccable dont la Révolution cubaine a rempli ses devoirs internationalistes, il est bon de rappeler que notre collaboration militaire avec l'Angola et l'Éthiopie n'était même pas quelque chose de neuf. Des soldats cubains sont partis en 1963 dans la fraternelle République algérienne pour l'appuyer contre l'agression étrangère quand, quelques mois après que sa lutte héroïque eut été couronnée par l'indépendance, on a essayé de lui enlever une partie de son territoire. Des soldats cubains sont partis en Syrie, en 1973, quand ce pays a demandé notre aide à l'issue de la dernière guerre livrée contre les agresseurs sionistes. Des combattants cubains ont lutté et donné leur vie pour contribuer à libérer la Guinée-Bissau et l'Angola du colonialisme portugais. Ce n'est un secret pour personne que de précieux camarades de notre lutte guérillera dans la Sierra Maestra sont morts aux cotés du Che en Bolivie (applaudissements).

Cette tradition internationaliste des révolutionnaires cubains remonte même à avant la victoire de la révolution, quand plus de mille volontaires, nombre d'entre eux combattants communistes, sont partis en Espagne pour lutter contre le fascisme (applaudissements). La solidarité internationale, l'esprit de sacrifice et de lutte des communistes plongent des racines profondes et magnifiques dans le mouvement révolutionnaire mondial, depuis les jours glorieux de la Commune de Paris.

Les impérialistes pratiquent, de leur côté, la solidarité avec la réaction, la bourgeoisie et le fascisme. Des centaines de milliers de soldats et de spécialistes militaires étasuniens sont stationnés en Europe occidentale, en Turquie, en Arabie saoudite, en Iran, en Corée du Sud, au Japon, en RFA et dans des dizaines d'autres pays. Pourquoi les impérialistes pourraient-ils donc collaborer entre eux, et pas les révolutionnaires? (Applaudissements.)

Nos spécialistes militaires qui se trouvent en Afrique et ailleurs ont été réclamés par des gouvernements absolument souverains. Les États-Unis, au contraire, déploient des milliers de soldats au Panama contre la volonté de son peuple. Les États-Unis cantonnent des milliers de marines dans une partie de notre territoire national contre notre volonté. De quel droit les États-Unis exigent-ils le retrait de notre personnel militaire en Afrique, où il se trouve sur la volonté expresse de gouvernements progressistes et révolutionnaires absolument indépendants ?

Comment qualifier, du point de vue politique et moral, ceux qui font chorus avec ces exigences de l'impérialisme ?

Dès lors qu'en République populaire chinoise, on érigeait en dieu un ridicule mortel, on détruisait le parti et ses meilleurs cadres au cours des folles journées de la révolution culturelle, on se laissait emporter par l'esprit petit-bourgeois et le chauvinisme de grande puissance qui conduisait à la trahison envers l'internationalisme et à la transformation d'un État socialiste en une espèce de règne où dominait le népotisme, où les épouses et les gendres des dirigeants devenaient membres du Bureau politique, on pouvait s'attendre à tout.

Qu'il y a-t-il d'étrange à ce que le gouvernement chinois soutienne aujourd'hui le régime fasciste et sanguinaire de Pinochet et les gouvernements militaires répressifs et réactionnaires d'Amérique latine ? Comment jouer la surprise quand il collabore avec Mobutu aux cotés des forces interventionnistes de l'OTAN ? Pourquoi s'étonner de le voir s'unir à l'Afrique du Sud contre l'Angola ; à la Somalie agressant la révolution éthiopienne ; à l'Égypte pratiquant sa politique de paix séparée et de bradage ; aux forces conservatrices et réactionnaires britanniques et ouest-allemandes ; à l'OTAN en Europe ; à l'impérialisme yankee de partout ; de le voir insister lourdement et dangereusement sur l'inévitabilité d'une troisième guerre mondiale ?

Mais, de tous les crimes de la direction chinoise, le plus répulsif est son hostilité envers le Viet Nam. Nul n'ignore que, derrière l'extrémisme kampuchéen, se profilent le maoïsme et la clique dirigeante chinoise. Nul n'ignore que, derrière les provocations contre le Viet Nam, ce sont eux qui sont là ; nul n'ignore que, derrière le prétendu problème des Hoa, créé de toutes pièces, ce sont eux qui sont là. Une énorme campagne de propagande, d'allure chauviniste, est actuellement orchestrée en Chine contre les Vietnamiens, et toute la collaboration économique a été suspendue. Voilà comment l'on sabote, criminellement et sans le moindre scrupule, les efforts que consentent les Vietnamiens pour redresser leur pays cruellement dévasté par la guerre impérialiste.

Ces attitudes du gouvernement chinois nous rappellent l'arrogance yankee envers Cuba. Dans les premières années de la Révolution, les impérialistes avaient également essayé de faire accoster des bateaux sans notre autorisation pour emmener des ressortissants yankees ; ils avaient encouragé l'émigration de dizaines de milliers de Cubains, fondamentalement des membres de professions libérales, des spécialistes et des ouvriers qualifiés ; ils avaient lancé une colossale campagne de calomnies contre Cuba et adopté de sévères mesures de blocus économique.

Le Viet Nam, la patrie du marxiste-léniniste le plus modeste et le plus conséquent de notre époque, l'inoubliable et tant aimé Ho Chi Minh (applaudissements) ; le Viet Nam, au peuple mille fois héroïque dont les exploits patriotiques et révolutionnaires ont étonné le monde, est à son tour victime de l'agression et de la trahison chinoises.

Il y a quelques jours, les dépêches de presse signalaient que des escadrilles d'avions militaires chinois avaient violé l'espace aérien vietnamien. Si la main criminelle n'est pas freinée à temps, nous serons témoins de provocations militaires et d'agressions encore plus graves de la part de la Chine contre le Viet Nam héroïque. Aussi devons-nous offrir au peuple vietnamien notre soutien et notre solidarité les plus résolus (applaudissements). Notre parti se propose de relancer les comités de solidarité avec le Viet Nam contre les menaces d'agression impérialiste qui passeraient cette fois, aussi absurde que cela puisse paraître, par les flambants alliés de la contre-révolution.

Le mépris des peuples, des normes et des princ1pes doit avoir des bornes, doit s'arrêter à un point donné, doit réellement trouver une résistance dans la conscience universelle.

Même l'Albanie, petit pays socialiste qui, au début de la division du mouvement révolutionnaire, avait soutenu la Chine, refuse de la suivre plus loin. Et cette dernière lui a alors retiré toute collaboration économique.

Le peuple chinois, travailleur, combatif, dévoué, héroïque et révolutionnaire, réglera tôt ou tard leurs comptes aux traîtres qui ont couché aux pieds de l'impérialisme leurs merveilleux drapeaux internationalistes (applaudissements).

Dans le monde, il n'existe que deux voies : la réaction et le progrès. Il faut choisir. La neutralité est impossible.

La politique sans principes, la tendance à la conciliation avec l'impérialisme ont connu ces derniers temps un regain de vigueur, à l'ombre des problèmes surgis dans le mouvement révolutionnaire. Or, l'opportunisme, les difficultés économiques, le chauvinisme, la démagogie et la lâcheté politique conduisent à une valse-hésitation dans maints problèmes capitaux.

On ne peut être neutre dans la lutte des peuples arabes pour récupérer les territoires occupés et pour faire reconnaître les droits du peuple palestinien (applaudissements) ; entre les peuples africains et leurs néo-colonisateurs ; entre l'Angola et ses envahisseurs ; entre les droits du peuple sahraoui et les occupants de son territoire (applaudissements) ; entre la révolution éthiopienne et l'agresseur somali (applaudissements) ; entre la révolution yéménite et la réaction arabe (applaudissements) ; entre les pays progressistes arabes et les pays réactionnaires arabes (applaudissements) ; entre le Viet Nam et ceux qui le menacent et le harcèlent (applaudissements) ; entre les racistes sud-africains et le peuple africain d'Afrique du Sud (applaudissements); entre le Front patriotique du Zimbabwe et Ian Smith (applaudissements)  entre le Mozambique et les fascistes rhodésiens et sud-africains (applaudissements) ; entre la Namibie et ses colonisateurs (applaudissements) ; entre le peuple cypriote et les occupants étrangers (applaudissements) ; entre les forces progressistes et les forces droitières du Liban (applaudissements) ; entre Allende et Pinochet (applaudissements) ; on ne peut être neutre devant des questions comme la souveraineté du Panama sur le canal (applaudissements), le droit du peuple de Belize et du peuple portoricain à l'indépendance (applaudissements), le blocus de Cuba et la base navale yankee de Guantánamo. On ne peut être neutre devant l'impérialisme, le colonialisme, le néo-colonialisme, le racisme et le fascisme, et dans aucune des multiples situations de lutte politique, économique et sociale, ni entre les forces réactionnaires et les forces progressistes du monde.

Notre Révolution s'est toujours caractérisée par le refus de l'opportunisme politique, quel qu'il soit. Cette ligne militante, claire, solide et décidée de Cuba en faveur de la juste cause des peuples, l'autorité et le prestige croissants dans l'arène internationale préoccupent certaines gens, notamment l'impérialisme yankee, qui a essayé en vain d'isoler et de détruire notre Révolution.

Selon des nouvelles en provenance des États-Unis, le gouvernement de ce pays s'est adressé à quinze pays non alignés pour contester le rôle de Cuba dans ce Mouvement. Mais le Mouvement des pays non alignés n'est pas l'OEA, ce ministère des colonies où l'impérialisme décide à sa guise en maître du continent. Il serait intéressant de savoir à quels quinze ministères des Affaires étrangères se sont adressé les États-Unis et ce qu'ils ont répondu.

Depuis quand les États-Unis ont-ils le droit d'être le mentor et le guide des non- alignés ? Quels sont les gouvernements impudiques qui se prêtent à ce jeu ?

Nous avons toujours été partisans que le Mouvement des non-alignés – à la fondation duquel Cuba a participé aux côtés de Nasser, de Nehru, de Nkrumah et d'autres dirigeants, dont beaucoup sont douloureusement absents – se caractérise par sa qualité et non par sa quantité. Nous nous sommes toujours opposés et nous nous opposerons toujours à ce que des pays appartenant â des pactes militaires entrent dans le Mouvement (applaudissements). Nous nous sommes toujours opposés et nous nous opposerons toujours à ce que des gouvernements fascistes, réactionnaires, simples pions de l'impérialisme' s'introduisent comme un cheval de Troie au sein de cette force (applaudissements). Noue avons toujours pensé et nous continuerons à penser que le Mouvement des non-alignés ne doit pas être un courant amorphe, opportuniste, hésitant, mais une force anti-impérialiste, anticolonialiste et progressiste capable d'avoir une influence positive sur la politique mondiale. C'est dans cet esprit qu'il a été créé, et on ne peut le concevoir autrement (applaudissements).

Cuba est un pays non aligné, parce qu'elle n'appartient à aucun pacte militaire, parce qu'elle s'oppose avec fermeté à la réaction, à l'impérialisme, au colonialisme, au néo-colonialisme, au fascisme, au racisme au sionisme, à l'échange inégal et l’exploitation des pays sous-développés (applaudissements). Cuba soutient résolument les mouvements de libération, les causes justes et les forces progressistes du monde entier, objectifs essentiels en vue desquels le Mouvement des non-alignés a été fondé.

Pourquoi les États-Unis s’inquiètent-ils donc tant, à présent, du Sixième Sommet de La Havane ? Pourquoi essayent-ils de le saboter ? Qui font son jeu dans cette manœuvre ? Quels buts poursuivent-ils au sein de notre Mouvement ? De toute évidence, les États-Unis, les traîtres, les opportunistes, les néo-colonisés, les hésitants, ceux qui monnayent les principes, sont préoccupés par le rôle combatif, solide, inébranlable et honnête de Cuba (applaudissements).

Si certains gouvernements sont capables de se vendre, avec celui de Cuba, les dessous-de-table ne marcheront jamais ! (Applaudissements.) Les États-Unis le savent pertinemment.

Nous ne ferons jamais de concessions, nous ne trahirons jamais nos principes internationalistes, nous ne plierons jamais devant les exigences et le chantage impérialistes ! (Applaudissements.) Nous ne poursuivons pas d'intérêts chauvins. Nous ne négocions pas avec notre politique internationale. Nous sommes prêts à résister, dans la dignité et le sacrifice, au blocus impérialiste autant d'années qu'il le faudra. Même si d'autres transigent, même si d'autres acceptent des pots-de-vin, même si d'autres trahissent, Cuba saura rester l'exemple d'une révolution qui ne vacille pas, qui ne se vend pas, qui ne se rend pas, qui ne se met jamais à genoux ! (Applaudissements.)

La lutte ne nous fait pas peur : depuis que nous nous sommes lancés sur la voie de la révolution, jamais le découragement n'a gagné nos rangs. Aucun communiste véritable n'a jamais eu peur des difficultés. C'est avec l'acier de révolutionnaires indomptables que notre patrie s'est forgée. Dans nos esprits bouillonnent et dans nos cœurs palpitent les idées les plus pures de Marx, d'Engels et de Lénine (applaudissements) ; dans nos veines court le sang des héros de 1868, de 1895 et de 1953 (applaudissements), de Céspedes, de Martí, de Maceo, d'Abel Santamaría, de Frank Pais, de Camilo et du Che (applaudissements) ; des héros de Yara, de Baire, de la Moncada, du Granma, de la Sierra, de Girón, de la crise d'Octobre ; des héros internationalistes de l’Espagne antifasciste, de l'Angola et de l'Éthiopie ! (Applaudissements.)

Quand on demande des volontaires dans notre peuple pour remplir des missions internationalistes, ce ne sont pas de milliers ni des dizaines de milliers, mais des centaines de milliers qui réclament l'honneur d'être choisis comme combattants ! (Applaudissements.) Les médecins, les professeurs, les ingénieurs, les techniciens et les, travailleurs cubains adoptent la même attitude chaque fois qu'on réclame leur concours pour la collaboration civile en Afrique ou ailleurs dans le monde. Cela reflète l'esprit de notre peuple, cela prouve la culture politique, la victoire totale des idées révolutionnaires, le sang solidaire et communiste qui court dans les veines des hommes et des femmes de notre patrie ! (Applaudissements.)

Le mouvement révolutionnaire mondial a progressé à pas de géant au cours de ce siècle. Les forces grandissent, les rangs se gonflent, l'expérience s'enrichit. La trahison, la démence, la faiblesse et l'aveuglement de ceux qui se sont avérés incapables de suivre le chemin lumineux de la révolution par vanité, par déification, par stupidité petite-bourgeoise, par chauvinisme ou par opportunisme, ne freineront jamais la marche victorieuse de l'humanité (applaudissements).

Étant donné qu'à l'époque où nous vivons, l'humanité dans son ensemble n'a pas d'alternative entre la guerre et la paix, celle-ci et la coexistence civilisée et pacifique entre régimes sociaux différents s'imposeront, comme les issues les plus sages et comme les seules issues. En attendant, que chaque peuple sans la moindre ingérence, décide de lui-même ses destinées politiques et sociales qui ne sauraient être différentes de celles du progrès, de celles d'un monde juste et solidaire, où l'homme, comme l'ont dit Marx et Engels, cessera d'être un loup pour l'homme.

Les forces du socialisme et de la paix sont aujourd'hui trop puissantes pour que l'impérialisme parvienne à imposer dans le monde sa politique d'hégémonisme, de guerre et de retour en arrière. Et ces forces – entre autres, notre sœur la plus chère, la glorieuse patrie de Lénine – servent de frein le plus solide et le plus invincible aux appétits, aux aventures et aux forfaits de la réaction à l'époque actuelle. Ces forces interdisent que l'Afrique, l'Asie et l'Amérique, et leurs ressources naturelles, puissent être de nouveau réparties et colonisées par les impérialistes.

L'humanité n'en reviendra pas au passé; la paix sera préservée ; les peuples marcheront sur le chemin du progrès, sans que,,rien ni personne ne puisse les en empêcher.

Si La Moncada est un exemple ; si la Révolution cubaine est un constat stimulant de cette vérité, le Onzième Festival mondial de la jeunesse et des étudiants pour la paix, la solidarité anti-impérialiste et l'amitié (applaudissements), que nous tenons pour la première fois sur le continent avec optimisme, en plaçant de grands espoirs dans le monde de demain, en ayant la conviction absolue que l'avenir appartient totalement au progrès, à, la liberté, à la justice et à la fraternité entre les hommes et entre les peuples, en est la preuve irréfutable .

 

La patrie ou la mort !

Nous vaincrons !

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