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Le génocide du gouvernement des États-Unis contre le peuple de Cuba

Dans son discours de clôture de la 4e Période de sessions de l'Assemblée nationale, le 21 décembre, le président Miguel Diaz-Canel Bermudez avait déclaré : « En cette 61e année de la Révolution, ils ont tiré pour nous tuer, mais nous sommes vivants. » Il ne fait aucun doute que 2019 a été une année de grands défis, marquée par le renforcement de l’offensive impérialiste pour provoquer l'effondrement économique du pays.
 
Ce fut l'année où, en avril et avec pour instruction de relancer la doctrine Monroe sur notre continent, John Bolton, alors conseiller à la Sécurité nationale de la Maison-Blanche, a annoncé sans vergogne sa détermination de terminer ce que l'agression mercenaire de Playa Giron n'avait pas pu obtenir en 1961, lorsqu'elle fut écrasée par le peuple cubain lors d’une victoire éclatante, en moins de 72 heures.
 
L'impérialisme yankee a toujours considéré que Cuba lui appartenait. De puissants secteurs et des groupes d'intérêt ont fait preuve, durant deux cents ans, d'une incapacité obstinée à accepter l'indépendance de notre pays et le droit des Cubains à exercer leur souveraineté, leur autodétermination et leur liberté de décider de leur propre destin. Les générations actuelles de Cubains ont dû faire face à l'hostilité du gouvernement des États-Unis et aux privations imposées par le blocus économique tout au long de leur vie ou presque.
 
Le blocus a été l'arme la plus persistante et le principal axe de l'hostilité contre Cuba depuis le triomphe révolutionnaire de 1959. Ses objectifs ont été définis très tôt, avec des visées génocidaires manifestes, comme en témoigne le tristement célèbre mémorandum du 6 avril 1960 du Secrétaire d'État adjoint aux Affaires interaméricaines, Lester D. Mallory, qui signalait : « La majorité des Cubains appuie Castro. […] Le seul moyen prévisible de lui faire perdre son assise interne est par le désenchantement et la désaffection basés sur l’insatisfaction et les difficultés économiques. […] Il faut mettre en pratique au plus vite tous les moyens possibles pour affaiblir la vie économique de Cuba […] Une ligne d’actions qui, tout en étant aussi ingénieuse et discrète que possible, permette de réaliser les plus grands progrès en privant Cuba d'argent et de fournitures, afin de diminuer ses ressources financières et les salaires réels, pour provoquer la faim, le désespoir et le renversement du gouvernement. »
 
Il s’agit d’un acte de guerre économique qui, en 60 ans, a eu un impact de plus en plus important sur toutes les sphères de la société ; a atteint un impact extraterritorial dans pratiquement tous les recoins de la planète et qui a été considérablement renforcé en 2019.
 
Le gouvernement des États-Unis ment lorsqu’il affirme à tort et à travers que les mesures de coercition économique visent à priver le gouvernement et les forces armées de ressources. Son objectif est dirigé contre le peuple cubain. Il cherche à briser la volonté politique et patriotique de toute une nation afin de renverser le processus révolutionnaire et de saper les piliers de la société que nous avons édifiée.
 
Le blocus est un acte de génocide contre notre peuple, selon l'article II de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, qui le définit, à son alinéa b, comme « une atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale des membres du groupe », et, selon son alinéa c, il a pour but la « soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle ».
 
Il a pour objectif de provoquer la pénurie, les carences matérielles, l'interruption des services publics ; il tente de semer le désenchantement et le mécontentement et cherche à rendre la Révolution responsable de cette situation et à la dénigrer. Les États-Unis ont l’impudence de présenter le gouvernement d’un peuple agressé comme étant inefficace dans la gestion des ressources et coupable de la croissance encore modeste de l'économie cubaine.
 
Il est important de le rappeler : le blocus économique est le principal obstacle au développement de l'économie cubaine et à la pleine jouissance des droits humains du peuple cubain. Il n'y a pas de famille cubaine, ni aucun secteur du pays qui n'ait été victime de ses effets.
 
Aussi est-il opportun de passer en revue certains des aspects les plus marquants de l'agression étasunienne.
 
Les dommages et les préjudices accumulés en près de 60 ans s'élèvent à 138,843 milliards de dollars et les dernières estimations révèlent que, d'avril 2018 à mars 2019, le blocus a causé des pertes de l'ordre de 4 milliards de dollars, soit 12 millions de dollars par jour en moyenne.
Photo: José Manuel Correa
 
Si le coût du blocus était transformé en capacité de paiement, le pays pourrait disposer d'une importante source de financement pour entreprendre, avec un plus grand dynamisme, les programmes et les politiques économiques, sociaux et productifs, et parvenir à des rythmes supérieurs et soutenus de croissance annuelle du Produit intérieur brut en fonction du bien-être de la population.
 
Rien qu'en 2019, le gouvernement des États-Unis a appliqué 85 mesures agressives diverses contre Cuba, dont 43 consistaient en des mesures économiques coercitives visant à étendre et à durcir le blocus, certaines d'entre elles étant sans précédent et toutes ayant pour objectif déclaré d'accroître la pression sur notre pays afin de lui arracher des concessions politiques.
 
Dans le domaine du commerce extérieur, l'impact le plus important s’est traduit par des pertes de recettes d'exportation estimées à plus de 2,34 milliards de dollars en un an.
 
Les produits d’exportation de qualité et faisant l’objet d’une demande avérée ne peuvent être commercialisés sur le marché étasunien. C'est le cas des cigares, ou de l'Heberprot-P, un médicament unique pour les diabétiques qui a prouvé son efficacité dans la régénération des tissus et qui permet d’éviter l'amputation de la partie affectée et l'invalidité du patient.
 
Les États-Unis, en interdisant les exportations vers Cuba, depuis n’importe quel pays du monde, de tout produit contenant 10 % ou plus de composants d'origine étasunienne, c'est-à-dire des matières premières, des pièces, des technologies, des logiciels ou de la propriété intellectuelle, quel que soit le pays où le bien ou le service est produit, ou la nationalité du produit, ont imposé une limitation supplémentaire importante aux possibilités de Cuba d’obtenir des biens et des services dans n’importe quel pays.
 
Cette mesure extraterritoriale touche les fournitures de biens de consommation, les machines et les technologies nécessaires à la production, les matières premières indispensables à l'industrie et les services dont dépend le bien-être de la population, avec un impact sur des secteurs aussi sensibles que la santé, les médicaments, les transports et l'alimentation.
 
Le durcissement du blocus financier a entraîné une forte réduction des possibilités d'accès aux financements extérieurs qui auraient permis l'acquisition d’intrants et de matières premières essentiels pour l'économie.
 
Cette situation générale réduit la capacité du pays à respecter les engagements financiers contractés, ce qui conditionne, de ce fait, la volonté de nous accorder de nouveau les ressources nécessaires à la reproduction de l'économie.
 
La combinaison de ces restrictions imposées au commerce et aux finances cause, par exemple, de sérieux dommages au secteur de la santé, avec des limitations sur l'acquisition d'équipements médicaux, de réactifs et de médicaments, entre autres. L'interdiction imposée aux entreprises étasuniennes ou à leurs filiales dans d'autres pays de fournir des intrants à Cuba rend impossible l’achat de technologies qui font la différence entre la vie et la mort.
 
Un Cubain qui souffrirait d'une grave insuffisance cardiaque, par exemple, ne peut pas disposer d'équipements d’assistance ventriculaire, un système qui lui permettrait de prolonger sa vie jusqu'à ce que la transplantation puisse être effectuée.
 
En outre, il est impossible d’avoir accès à de nouveaux médicaments pour le traitement du cancer qui ne sont produits que par des sociétés pharmaceutiques étasuniennes.
 
La plupart des médicaments qui font actuellement défaut dans le pays sont le résultat de limitations dans l'accès au financement et aux entreprises qui produisent les matières premières.
 
De même, les restrictions sur l'acquisition de pièces détachées, de matières premières et d'autres intrants importants empêchent de perfectionner la disponibilité technique dans les processus de production, d'industrie et de transport, et entravent ou retardent le progrès des programmes sociaux à fort impact, comme celui du logement.
 
Ces limitations touchent également le secteur des communications et de l'information et des communications, y compris des télécommunications, car elles constituent le principal obstacle à la circulation de l'information et à un meilleur accès à l'Internet, dans la mesure où elles rendent la connectivité plus difficile et plus coûteuse et conditionnent l'accès aux plateformes et aux technologies étasuniennes.
 
Dans le secteur du tourisme, s’ajoutent les restrictions supplémentaires imposées aux possibilités déjà limitées des Étasuniens de voyager à Cuba. La suppression abrupte des voyages de croisières et les interruptions arbitraires des vols réguliers et des charters vers plusieurs villes cubaines, ont provoqué en 2019 et provoqueront en 2020 une diminution importante du nombre de voyageurs en provenance des États-Unis.
 
En plus d'essayer de dresser des obstacles à la connaissance mutuelle et aux échanges naturels entre les peuples des deux pays, et de nuire aux contacts et à la communication des Cubains avec leurs familles et leurs proches aux États-Unis, ces mesures visent à restreindre les revenus du secteur de l'hôtellerie, avec des dommages directs aussi bien au secteur d’État qu’au secteur non étatique de l'économie.
 
Les conséquences ont non seulement un impact sur les revenus en devises de ce secteur, mais produisent également des dommages transversaux à tous les niveaux de la société. En d'autres termes, non seulement l'hôtel ou les services connexes subissent des préjudices, mais aussi les entreprises qui produisent des biens et des services, qu'elles soient étatiques, coopératives ou privées.
 
La décision sans précédent d'autoriser de saisir les tribunaux étasuniens en vertu du Titre III de la Loi Helms-Burton pour porter des plaintes contre des entités cubaines ou contre des entités étasuniennes et de pays tiers ayant des activités commerciales à Cuba vise à intimider les investisseurs étrangers à Cuba et à menacer les partenaires potentiels dans différentes affaires commerciales ou d'investissement.
 
Il est impossible de calculer les dommages économiques actuels et futurs de cette mesure, mais elle constitue sans aucun doute un défi très important pour notre pays dans son objectif stratégique d'attirer les capitaux étrangers et les technologies dont tout pays en développement a besoin pour sa croissance économique.
 
Plusieurs opportunités d'investissement étranger ont été stoppées dans des secteurs aussi sensibles que, par exemple, la production alimentaire et les infrastructures de communication et de transport, qui auraient permis de fournir une plus grande offre de biens et de services à la population.
 
Les mesures d'agression non conventionnelles, sans précédent dans la pratique internationale, visant à priver Cuba de son approvisionnement en carburant, ont conduit à des situations extrêmement complexes qui ont un impact sur la vie quotidienne des citoyens ordinaires et sur l'ensemble de l'économie.
 
Par exemple, sur cent Cubains qui ont besoin des transports publics chaque jour, une trentaine ne peut pas utiliser ce service par manque de carburant, ce qui représente plus de 200 millions de passagers par an.
 
La situation du transport de marchandises pour l'approvisionnement du réseau des magasins de détail et autres services est l'une des causes qui provoquent des pénuries dans les lignes de produits demandées par la population, bien qu’ils soient disponibles dans les différents points d'expédition, à l'extérieur et à l'intérieur du pays.
 
La production d'électricité et la disponibilité du gaz ont été limitées. Afin de minimiser l'impact sur la population, certaines activités productives vitales pour l'économie ont été paralysées, si bien que cela a porté préjudice également à de nombreux travailleurs, du fait des interruptions de travail qui ont eu un effet sur leur salaire.
 
Il faut ajouter à tout ce qui précède une infâme campagne visant à discréditer la coopération internationale de Cuba dans le secteur des services de santé. Cette croisade a pour objectif essentiel de priver Cuba des revenus légitimes qu'elle reçoit de l'exportation de ces services qui, grâce aux efforts et à la formation de dizaines de milliers de professionnels et de techniciens, sont destinés à couvrir une partie des dépenses de fonctionnement du système national de santé et de la coopération altruiste fournie à un nombre important de pays en développement les moins avancés.
 
Les États-Unis ont recours au mensonge, à la menace et au chantage pour faire pression sur des gouvernements souverains qui ont signé d’authentiques accords de coopération bilatéraux avec Cuba pour apporter aux populations les plus démunies de leur pays une prise en charge qui permette de sauver des vie, à soigner des maladies, à combattre les épidémies et à assurer une vie plus saine. Par son comportement, le gouvernement des États-Unis cherche à priver des millions de personnes de la jouissance d'un droit humain fondamental.
 
En raison de sa nature illégale et immorale, le blocus économique des États-Unis contre Cuba est rejeté presque unanimement par la communauté internationale chaque année à l'Assemblée générale des Nations unies.
 
Il s’agit d’une politique qui sert les intérêts électoraux et opportunistes de l'actuel président de ce pays, et des groupes de l'extrême droite cubano-américaine qui, depuis des décennies, profitent économiquement et politiquement du commerce de l'agression contre Cuba. Cette politique n'a aucun soutien de la part de la majorité du peuple étasunien, ni de la plupart des Cubains qui vivent dans ce pays.
 
Malgré son impact incontestable sur le potentiel de développement et de bien-être de Cuba, et de sa capacité à nuire à la vie quotidienne et aux aspirations à la prospérité de plusieurs générations de Cubains, le blocus s’est révélé un échec retentissant pour la prétention impérialiste de faire plier la volonté des Cubains et de miner les piliers sur lesquels une révolution socialiste a été construite dans notre pays.
 
On ne peut ni cacher ni diminuer l'exploit de la Révolution qui, en dépit du harcèlement, a su maintenir sa vocation de justice et s'efforce de construire un avenir de bien-être matériel et spirituel pour tous ses citoyens.
 
Seule la direction avisée de Fidel et de Raul, et de la génération de dirigeants historiques qui les ont accompagnés, l'héroïsme, la résistance, le sacrifice et l'unité du peuple autour d'eux et de leur Parti d'avant-garde, et la capacité démontrée dans la défense de la Révolution et du socialisme, ont réussi le miracle que nous existions et que nous luttions aujourd'hui pour un avenir de prospérité et pour continuer à obtenir toute la justice.
 
Chaque Cubain doit connaître ces réalités, et avoir la capacité d'identifier son ennemi historique, car nous devons avancer ensemble, « en carré serré, comme l'argent à la racine des Andes », comme l’affirmait José Marti.
 
Nous devons nous souvenir de la phrase prononcée par le leader historique de la Révolution, Fidel Castro Ruz, en 2002, lorsqu’il faisait allusion au président des États-Unis de l’époque: « Le blocus criminel, qu’il nous promet de renforcer, multiplie l'honneur et la gloire de notre peuple, contre lequel s’écraseront ses plans génocidaires. Je peux vous l’’affirmer. »
 
Rien ne nous arrêtera. Comme toujours, nous vaincrons.

Source: 

Periódico Granma

Date: 

05/02/2020