Poèmes

CHANT À FIDEL

Allons,

ô ardent prophète de l’aurore,

par des sentiers cachés télégraphiques,

libérer le vert caïman que tu aimes tant.

 

Allons,

vainquant des affronts du front

plein de martiniennes étoiles insurgées

nous jurons de remporter la victoire ou de trouver la mort.

 

Quand le premier tir sonnera et que tout le maquis

s’éveillera dans un étonnement virginal,

là-bas à tes côtés, combattants sereins,

tu nous auras.

 

Quand ta voix déversera aux quatre vents

réforme agraire, justice, pain, liberté,

là-bas, à tes côtés, avec des accents identiques

tu nous auras.

 

Et quand arrivera à son terme

l’opération sanitaire contre le tyran,

là-bas, à tes côtés, attendant l’ultime bataille,

tu nous auras.

 

Le jour où le fauve se lèchera le flanc blessé,

là où le dard nationalisateur aura frappé,

là-bas, à tes côtés, le cœur altier,

tu nous auras.

Ne pense pas que notre fermeté pourra être minée

par les puces décorés armés de cadeaux ;

nous demandons un fusil, ses balles et un rocher.

Rien d’autre.

 

Et si une balle s’interpose sur notre chemin,

nous demandons un suaire de larmes cubaines

pour en couvrir les ossements guérilleros

dans le transit à l’histoire américaine.

 

Mexico, 1956

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